Le grand gagnant de l’hackathon global d’EOS est enfin connu
La finale de l’hackathon blockchain global d’EOS a eu lieu à Cape Town en Afrique du Sud début décembre. Au cours de cette semaine d’incubation, les gagnants des éditions continentales ont pu s’affronter et le meilleur projet a été désigné.
Cette finale a clôturé avec brio cinq mois d’hackathon. La première étape avait eu lieu à Hong Kong les 9 et 10 juin 2018 et la « caravane » s’est ensuite arrêtée à Sydney, en Afrique (pour un hackathon virtuel), à Londres et enfin à San Francisco en novembre.
Genomic Project GeneOS Wins Grand Prize of US$500,000 at https://t.co/LgcclYBd6L EOS Global Hackathon Grand Finale in Cape Townhttps://t.co/VFA9qw9irx
— Block.one (@block_one_) 8 décembre 2018
GeneOS, grand gagnant du chèque de 500,000 dollars
Le grand prix de l’hackathon a donc été attribué à GeneOS. Il s’agit d’une plateforme de gestion de données dédiée au génome humain.
GeneOS est le fruit de la collaboration de 4 jeunes hommes : Benjamin Tse, Jens Elstner, Albert Chen et Jay Bowles. Ces 4 mousquetaires ont initialement formé une équipe pour concourir lors de l’événement londonien qui s’est déroulé en septembre dernier.
Albert Chen explique la vision derrière GeneOS :
« 99% de notre ADN n’est toujours pas bien compris. Notre but est donc d’aider l’humanité à le comprendre afin de soigner les maladies. »
Le modèle créé par GeneOS permet de tokenizer (certains diront digitaliser) les séquences d’ADN. Vos séquences d’ADN sont donc représentées par des actifs digitaux non-fongibles qui peuvent être loués, vendus ou utilisés à toute fin utile moyennant votre accord. Comme l’explique Chen :
« Dès qu’un chercheur utilise les données, ils doivent payer. Aujourd’hui, ils paient les entreprises de génétique et les individus n’en bénéficient pas ».
Quand l’humain devient produit
Il est vrai que le business de l’ADN est en pleine expansion. Si la tendance est encore émergente en Europe, les Américains sont habitués à tester leur ADN avec toutes sortes d’objectifs à la clé. Les entreprises qui procèdent à ces tests n’ont pas forcément le seul intérêt de leurs clients en tête. Votre ADN peut ensuite être utilisé de bien des manières. Vous savez ces petits caractères et conditions d’utilisation que personne ne lit ? Et bien, tout est dedans.
Si votre ADN doit devenir un produit, il est effectivement préférable que vous en bénéficiez directement. La question s’étend d’ailleurs à tous les domaines de l’identité digitale. Après avoir acheté des produits durant des décennies, l’être humain arrive maintenant à l’étape suivante de l’évolution où il devient lui-même produit au bénéfice de l’intelligence artificielle (qui n’a d’artificielle que le nom) créée par ses soins. La boucle est donc bouclée.
Le calme après la tempête pour EOS ?
Tout comme pour ceux qui ont acheté des cryptomonnaies, 2018 aura été une année difficile à négocier pour EOS. Après une Initial Coin Offering (ICO) record de plus de 4 milliards de dollars, le lancement du mainnet (réseau principal) a connu certains ratés notamment divers bugs survenus durant les mois d’été. L’entreprise Block.one en charge du développement d’EOSIO, la blockchain d’EOS, a dû ensuite faire face au départ de plusieurs cadres historiques. Heureusement, elle a eu l’intelligence de négocier au passage quelques investissements de la part de partenaires stratégiques afin de limiter les dégâts (Peter Thiel de PayPal ou Jihan Wu de Bitmain notamment).
En novembre 2018, la capitalisation d’EOS a littéralement fondu et est passée sous la barre des 2 milliards de dollars. Ce 17 décembre, EOS affichait cependant une progression assez spectaculaire de plus de 20% en 24 heures. La devise digitale remontait à la quatrième place du marché des cryptomonnaies grâce à cette hausse surprise mais Stellar Lumens n’est qu’à quelques foulées. Il en faudra donc un peu plus pour dire que les investisseurs recommencent à acheter de l’EOS. A suivre avec attention.
Featured image source: Facebook